REVES DE FIBRES

TOISONS ET FIBRES

 
 
Lorsque l'on décide de filer les fils que l'on va utiliser pour tricoter, crocheter, tisser ou feutrer, il va se poser un certain nombre de questions auxquelles je vais essayer d'apporter une réponse ici.

Je vous demande juste de garder à l'esprit que, les explications qui vont suivre sont uniquement basées sur ma propre expérience, je vais vous parler de la manière dont je prépare mes fibres ou de la présentation de celles que je reçois lorsque je les achète toutes prêtes.
Ceci ne vaut qu'en temps qu'expérience personnelle, il existe bien d'autres façons de faire, à vous de tenter et de trouver celles qui vous conviennent.

Lorsque j'ai abordé le filage, je voulais, avant tout, pouvoir créer mes laines pour le tricot et le tissage car, je ne pouvais plus acheter de laine du commerce. Je ne savais pas, alors, que j'allais découvrir une technique enchanteresse qui allait m'apporter autant de bonheurs.
J'ai donc, après avoir acheté mon rouet, commencer à filer avec de la laine de mouton.
Ensuite, curieuse comme tout, j'ai eu envie de préparer mes mèches moi-même et, j'ai donc, tout bonnement, commencé à travailler avec les toisons.
Je vais vous indiquer, ci-dessous, ces deux approches de la laine.

LA LAINE EN RUBAN PEIGNÉE
Sans équipement adéquat, il est très difficile de préparer les matières à filer aussi, au début, il est fortement conseillé de prendre des fibres toutes prêtes, elles se présentent sous cette forme :

tout en bas de la photo, vous pouvez voir la laine, telle qu'elle est vendue, elle se présente sous la forme de ruban, les fibres sont bien alignées les unes par rapport aux autres. 
Pour la filer, il va suffire de séparer ce gros boudin en mèches, de la taille que l'on veut, en fonction du fil que l'on souhaite obtenir. Vous apercevez, en haut de la photo celles que j'ai déjà préparé.
 
LES TOISONS
Il existe autant de sortes de toisons que de variétés d'animaux à poils. Personnellement, je file de la brebis, de l'alpaga, du poil de lapins, du chamelon et du yack. (Il existe d'autres sortes de fibres mais, je ne les ai pas encore utilisés).
La laine provient des moutons et des agneaux. Elle est tondue, chaque année, sur un animal vivant. Ceci est très important, pour moi, car, je refuse de faire du mal à un animal. De plus, le poil d'animaux morts ne donne pas un beau fil. Lorsque l'on dit que la laine est un matériau noble et vivant, c'est une réalité.
La première toison de brebis que l'on m'a offerte était de race "suffolk". Je vous dis pas la tête que j'ai faite. Lorsqu'elles arrivent à la maison, les toisons sont plutôt "cochons". Il y a tout un travail de tri à effectuer avant de pouvoir la filer.
Il faut savoir qu'une toison "brute" est pleine d'une matière que l'on appelle le "suint", il protège la laine des intempéries extérieures et, elle est (selon la race de l'animal) plus ou moins grasse au toucher. Elle dégage une odeur caractéristique que certaines personnes craignent.
La première étape va donc consister à étendre la toison sur une table, à retirer les parties "crottées", celles qui sont trop pleines de pailles, de fumier et qu'il serait très difficile d'écharpiller. C'est souvent le ventre et les pattes. A ces endroits, la laine est moins belle. Ces morceaux atterrissent souvent dans le tas de compost ou au pied des arbres fruitiers.
Ensuite, je fais un premier tour d'horizon et, je retire les plus gros morceaux de pailles, les insectes, le foin, enfin, tout ce qui est vraiment grossier car, je travaille beaucoup avec de la toison de brebis "Île de France". Celle que j'ai acheté près de chez moi est extrêmement suintée et, il m'est quasi impossible de l'écharpiller (enlever toutes les matières prises dans la laine) sans avoir fait un premier lavage.

En général, à cette étape là, je met mes toisons dans des sacs, au grenier, et, je continue la préparation au fur et à mesure de mes besoins car, entre les différentes races, j'ai reçu beaucoup trop de matières premières pour tout traiter d'un seul coup.

Lorsque je veux travailler une toison, je reprend là et, je vais commencer par lui faire un premier lavage. Après plusieurs essais de technique, j'ai choisi de laver ma laine à la machine à laver. Pour ce faire, je dispose des morceaux de toisons dans des sacs (style sac à patate), je ferme bien, je les met dans la machine à laver avec une cuillère à soupe de cristaux de soude (si beaucoup de suint), un peu de lessive St Marc, du vinaigre blanc dans le bac de l'assouplisseur (afin de respecter le PH de la laine en luttant contre le calcaire) puis, je vide 10litres d'eau de pluie dans le tambour et je met le programme "lavage à la main" et eau froide. Ceci est très important si vous voulez évité de feutrer votre laine. 
Ensuite, il ne me reste plus qu'à laisser celle-ci sécher, en évitant de la mettre au soleil. En même temps, je commence à écarter un peu les fibres et à retirer les débris les plus importants. En cours de séchage, je retourne et aère la masse laineuse de temps en temps et, je continue de retirer ce qui peut l'être, sans y passer trop de temps.
Une fois cette étape accomplie, il va me falloir préparer les fibres pour pouvoir les passer à la cardeuse. Là, il est nécessaire d'écharpiller un maximum, c'est à dire de retirer la majeure partie des débris et insectes pris dans les poils. Autant vous dire que ce n'est pas une petite affaire. 
Ensuite, vient le moment de préparer la laine, suivant ce que je désire faire, je commence la phase de teinture ou bien je carde et file. Pour ces étapes, je vous donne rendez-vous dans les pages concernées.

LES FIBRES VÉGÉTALES
Maintenant, il existe aussi des matières végétales que l'on peut filer.
En voici quelques-unes :

du chanvre, blanchi à gauche, naturel à droite, c'est assez rêche au toucher

à gauche, de la ramie, en ruban peignée, au centre, du bambou non préparé et, à droite, du bambou peigné, prêt à être filé.
Au toucher, la ramie est très douce, le bambou un peu plus sec.
Toutefois, il ne faut pas trop se fier à ce premier contact car, les matières peuvent évoluer suivant le filage et la teinture.

le coton, en vrac sur la gauche, peigné sur la droite
(et, un début d'essai de filage)

et là, de la soie
Il existe plusieurs sortes de soie.
Ici, vous avez, à gauche, de la bourette de soie, en haut à droite, de la soie de bananier et tout en bas, les sortes de carrés, ce sont des mouchoirs de soie.
Eux, c'est spécial et, j'adore les travailler. Même quelqu'un qui ne file pas peut s'en servir. Je vais vous montrer la technique dans une page filage.
Il existe encore d'autre sortes de soie, je n'en ai pas encore acheté aussi, je ne peux vous les montrer, à ce jour et, encore moins vous en parler.

J'attire votre attention sur le fait que toutes ces fibres sont blanches, si je veux de la couleur, il va donc me falloir les teindre. Malheureusement, les fibres végétales ne prennent pas du tout la teinture végétales aussi, je serai contrainte d'utiliser de la teinture chimique. 
Cela, ce sera pour une autre page :)

 



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